Abstract: | Ce mémoire propose une exploration des différents usages de la notion de la vulnérabilité en travail social et des effets de ces usages.
Afin de répondre à un questionnement issu de ma formation et ma pratique, j’ai réalisé un survol de l’évolution de la notion de la vulnérabilité et son application en travail social. Depuis 20 ans la notion de la vulnérabilité est omniprésente en sciences sociales lorsqu’il s’agit d’analyser les situations sociales. Par contre, elle ne prend pas toujours en compte l’impact de la société dans l’apparition et le maintien de la vulnérabilité dans la vie des personnes. Afin de comprendre comment la notion de la vulnérabilité s’applique dans l’intervention, incluant la rencontre entre travailleurs sociaux et personnes accompagnées, j’ai mobilisé trois textes issus de différents contextes (Canada, France et Brésil). On y définit la vulnérabilité comme étant le risque d’être blessé, intrinsèque à condition humaine et à la nature de la société. Cependant le vécu de la vulnérabilité par différentes personnes au sein de différents groupes dépend des ressources dont celles-ci disposent pour faire face à cette vulnérabilité. Il ressort également plusieurs usages de la notion de vulnérabilité en travail social: catégoriser, légitimer une situation, organiser les services, les rendre accessibles, etc.. Cependant, selon son usage, elle produit différents effets qui peuvent être positifs ou négatifs. Lorsqu’elle est appliquée en tenant compte des effets de contextes, des réalités vécues et des dispositifs sociaux, la vulnérabilité permet de créer l’équilibre entre la responsabilité de l’État à assurer l’inclusion/intégration et la sécurité des personnes et des groupes ; alors que lorsqu’elle est réduite à la catégorisation des personnes, la notion de la vulnérabilité fragilise les interventions, les personnes accompagnées ainsi que les travailleurs sociaux. |