Abstract: | Ce mémoire s’intéresse aux entendeurs de voix et a pour but de réduire la stigmatisation vécue. Ainsi, par le biais d’une section socio-historique sur l’hallucination, nous avons montré que l’entente de voix n’était pas un phénomène nouveau et que la médecine, par le biais de la psychiatrie, avait tenter de l’expliquer et la prendre en charge. Des données épidémiologiques sur les hallucinations et la schizophrénie (pathologie historiquement aux hallucinations) avaient ont également été présentées. Par le biais d’un cadre théorique issu du bio-pouvoir (Foucault, 1976), nous avons tenté de saisir quels étaient les enjeux auxquels les personnes aux prises avec des perceptions sensoriels faisaient face. Nos résultats ont montré que la reconnaissance sociale et médicale de l’existence du phénomène des voix permettrait de multiples bénéfices, à savoir l’émancipation des entendeurs de voix eux-mêmes, le développement de recherches scientifiques moins biaisées (car prenant en compte le phénomène d’entente des voix dans son entièreté) et de services de santé et sociaux plus inclusifs. Nous considérons que l’entente de voix est un phénomène « normal » qui fait partie de la réalité quotidienne, d’une partie de la population, celle des entendeurs de voix. Le savoir expérientiel de ces derniers est essentiel à prendre en compte pour dépasser une réalité médicale trop souvent « pathologisante », où l’entente de voix est encore synonyme de trouble psychiatrique. |